Chaque enfant est unique,
Khawla a 14 ans, elle vient de perdre son père auquel elle était très attachée. Sa mère , gravement malade, fait le va et vient entre l’hôpital et la maison. Pourtant Khawla a décidé de continuer, de gagner : en classe son humour nous fait oublier le chaos qui règne dans sa vie, et sa moyenne 17.5 au 1er trimestre en fera rougir plus d’un dans la classe.
Belgacem vit avec un père dépressif et une belle-mère malade, il est le champion de la BD et de la Kapuera. Sportif, toujours souriant , personne ne se douterait de ce qu’il endure chaque jour. Il rend service à tous, respecte ses camarades et ses professeurs, ses réflexions prouvent une intelligence hors norme.
Hamza, drôle, espiègle, vif, intelligent malgré ses notes en dessous de la moyenne, adore se suspendre derrière un camion et se laisser griser par la vitesse, il adore l’aventure, le danger, c’est un casse-cou qui fait le désespoir de ses parents et de ses profs. Il vit dans une baraque sans électricité, sans eau chaude, sans confort, sans espace personnel pour faire ses devoirs et travailler.
Pour lui l’école est un autre univers. Comment lui en vouloir de ne pas travailler ? De ne pas trouver de cohérence et de lien entre la maison et l’école.
Djamel, le fanfaron, qui adore se montrer devant les filles ! Pour cela il serait prêt à tout : montrer juste qu’il est capable, qu’il peut tenir tête au monde entier. Les filles l’admirent de ne pas se laisser intimider ni par les profs ni par les surveillants ni par le directeur alors c’est clair : il ne laissera jamais tomber ce qui fait sa notoriété !
Emouvant Djamel que j’ai vu troublé lorsque je lui ai dit que je lui faisais confiance et que j’avais misé envers et contre tous sur sa réussite au BEM.
Touchant lorsqu’il me remet, à l’insu de ses camarades, le projet qu’il a réalisé.
Derrière chaque enfant, il y a une vie, une autre vie, quelquefois insoupçonnable. Derrière chaque enfant il ya parfois des drames, des désespoirs qui anéantiraient un adulte. Et pourtant, ils sont là avec leur fraîcheur, leurs sourires qui illuminent leurs visages comme des soleils, leur appétit pour la vie. Ils sont uniques. Je les aime. J’aimerais que la vie leur offre ce qu’il y a de meilleur. Mais je sais qu’un jour où l’autre, ils décideront tout seuls de prendre ce meilleur, de fabriquer ce meilleur pour eux-mêmes.