L'échec scolaire est-il une fatalité ou le résultat d'un processus ? Quel dispositif est mis en place dans le système scolaire algérien pour prendre en charge les cas d'élèves en échec scolaire ou en voie de l'être ? Que fait notre école pour aider les élèves jugés "difficiles" ? Quelles sont les causes de l'échec scolaire ? Quelles sont les solutions à apporter ? Afin de répondre à ces questions (et à d'autres que nous vous laissons le soin de poser), nous jugeons utile de lancer un débat autour de la thématique du tutorat, mis en oeuvre dans d'autres pays, et qui, visiblement, constitue une voie de solution.
Le tutorat est un concept, vieux comme le temps, et largement présent dans l’esprit de « touiza » de notre société, et l'image de la petite soeur portant son petit frère sur le dos, en est le témoin de plus poignant et le plus révélateur
Dès l’antiquité, Socrate défendait déjà l’idée fondamentale du tutorat , mais c’est à Comenius, qui , lui, considérait l’éducation comme indissociable de la vie en société ;que l’on doit sa promotion à travers son œuvre « Grande Didactique »,où il traite du besoin pour l’élève de se faire aider par un pair.
C’est en 1798, très inspiré par Comenius que Pestalozzi projeta la construction d’une école pour orphelins de guerre et enfants défavorisés (L’école de Stans), complètement basée sur le concept du monitoring, pour faire face aux manques en matériel et en personnel.
Qu’est ce que le tutorat ?
Le tutorat est un dispositif d’aide aux élèves. C’est un ensemble d’actions de soutien faites par des tuteurs et destinées à aider les élèves sur le plan didactique, psychologique, et matériel pour qu’ils réussissent leurs études. Ces tuteurs sont des professeurs ou des élèves. C’est en d’autres termes ; une forme d'aide individualisée qui vise à apporter en dehors du contexte de la classe, une aide personnalisée aux études comme à la vie sociale.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Il s’agit donc d’une vraie démarche personnelle : le tutorat n’est pas obligatoire et il est sans engagement sauf celui de s’accorder avec un tuteur sur une façon de travailler. Ni rémunération, sauf l’immense satisfaction de tirer vers le haut les enfants qui ont tendance à s’enfoncer pour cause d’absence, de retard, de manque de moyens intellectuels ou matériels. Il est une aide offerte pour le seul but de faire réussir.
On distingue deux types de tutorat : Le tutorat enseignant enseigné , et le tutorat par les pairs .
Quelque soit le tuteur, Il résout les problèmes ponctuels, liés aux absences , à l’incompréhension de certaines notions ou de cours . Il assure un suivi tout au long du trimestre ou de l’année. Il essaye de faire progresser l’élève et surtout de lui permettre d’obtenir de bonnes notes.
Si le tuteur est un pair, c'est-à-dire un autre élève, l’effet tuteur est d’autant plus intéressant, car un vrai climat d’entraide d’écoute et de solidarité s’instaure mettant ainsi le « tutoré » dans une situation d’échange et de partage, dans laquelle il est plus à l’aise pour demander ; il devient alors apprenant actif. Voir la vidéo ci-dessous :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Si le tuteur est un enseignant, il se doit, en plus des obligations citées plus haut, de régler les problèmes administratifs du « tutoré ». Il doit se pencher et résoudre ses problèmes, qu’ils soient d’ordre médical ou social. En somme il doit ôter de son chemin tous les obstacles qui pourraient entraver sa progression scolaire, et s’ériger au statut de parrain.
A l’instar des anciens, pour qui la « touiza » était une institution, de Socrate, de Comenius qui affirmait : « celui qui enseigne aux autres s'instruit lui-même » ; de Freinet, Montessori ou Decroly…, tentons aujourd’hui, ensemble, d’instaurer le tutorat, dans nos classes comme une éventuelle solution contre l’échec scolaire. Comment ? Par quels moyens ? La richesse et la diversité de vos interventions à ce sujet nous le feront savoir.
par:ryma