Nedjma Admin
Messages : 510 Réputation : 40 Date d'inscription : 19/04/2010
| Sujet: Convaincre/Persuader Ven 4 Fév - 18:43 | |
| Convaincre
Pour convaincre, celui qui argumente fait appel à la raison, aux facultés d’analyse et de raisonnement, à l’esprit critique du destinataire pour obtenir son accord après mûre réflexion. Il formule une thèse2. Il s’aide d’arguments, c’est-à-dire des éléments de preuve destinés à l’étayer ou à la réfuter. Ces arguments sont eux-mêmes illustrés par des exemples variés : tirés de l’expérience personnelle, des lectures, des divers domaines de la connaissance : sciences, histoire, philosophie… Ce peut être des références à d’autres penseurs ou écrivains (citation), à des anecdotes amusantes ou frappantes (paraboles), à la sagesse des nations (proverbes) à des valeurs symboliques ou culturelles partagées (zoomorphisme, mythes)… Ces arguments sont présentés de manière ordonnée dans le cadre d’un raisonnement3 (inductif, déductif, critique, dialectique, concessif, par analogie, par l’absurde…) sous forme de plan et d’une progression argumentative (le plus souvent selon la loi d’intérêt : du moins important au plus important4) où ils sont souvent reliés entre eux par des connecteurs logiques qui jouent le rôle de balises ou de poteaux indicateurs. Les connecteurs les plus importants sont ceux qui soulignent la causalité. On peut citer ensuite ceux qui ordonnent la présentation. On conseille à l’orateur ou à celui qui présente son exposé d’abuser de ces signaux pour capter l’attention de son auditoire ou du moins pour éviter de la perdre. (Nous en sommes à cette étape, nous venons de celle-là, nous allons aborder celle-ci). Il s’inscrit dans une stratégie argumentative : développer ou réfuter une thèse, concéder, débattre. Le schéma argumentatif peut varier : le locuteur peut choisir de défendre sa propre thèse et de passer sous silence celle de ses adversaires dans une « splendide indifférence » ; il peut aussi commencer par réfuter la thèse adverse ou, à l’inverse, il peut se montrer conciliant en acceptant quelques points (mineurs) de la thèse adverse afin de mieux disposer le destinataire à accepter la sienne. Tout dépend du rapport de forces réel ou supposé.
PersuaderQuand le discours argumentatif fait appel aux sentiments ou aux émotions du destinataire, il cherche à persuader. Il s’agit pour l’émetteur de jouer sur des valeurs et des repères culturels communs. En effet une argumentation met en jeu, de manière explicite ou implicite, un système de pensée. Le locuteur, s’il veut toucher son destinataire, doit s’efforcer de comprendre le système de valeurs de ceux auxquels il s’adresse. Ainsi la défense d’une thèse s’appuiera sur des principes universels ou du moins en principe partagés par la majorité : la Vérité, le droit au bonheur, l’équité, la sincérité…, ou sur les valeurs admises par un groupe social déterminé : l’honneur, le courage, la probité, le travail, le patriotisme… Cette thèse s’appuie également sur des références culturelles communes qui font naître une complicité propice à l’adhésion : jeux de mots, traits d’esprit, intertextualité, connotations, détournements, allusions… Le discours va se faire à la fois expressif et impressif, il va essayer de transmettre des émotions fortes, d’impressionner le destinataire pour agir sur lui. Le locuteur doit impliquer ses destinataires, leur faire considérer que sa thèse est aussi la leur, qu’ils partagent les mêmes combats et les mêmes intérêts. II est ainsi amené à utiliser souvent le « tu » ou le « vous », parfois le « nous » qui crée une communauté d’intérêt. Il les prend à témoin au moyen d’interrogations oratoires dont il n’attend pas de vraies réponses. Ces questions rhétoriques ou fausses questions sont simplement destinées à animer le discours et à varier le mode de l’affirmation. Il doit provoquer un phénomène d’identification à ses vues. L’adhésion recherchée est plus viscérale que réfléchie. Nous assistons alors à une modalisation forte. Le locuteur s’implique fortement dans son énoncé, il amplifie ses jugements par le recours à des termes mélioratifs ou péjoratifs, à des adverbes d’intensité, à des images qui heurtent ou font rêver. Il spécule le plus souvent sur des réactions primaires : joie, peur, tristesse ou colère… Pour persuader son lecteur ou son auditoire, le locuteur va jouer sur les émotions fortes de l’indignation ou de l’enthousiasme. Il peut exciter la pitié pour les victimes, l’indignation devant l’inacceptable, la révolte contre l’injustice. Ce type de discours recourt fréquemment au registre pathétique. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] | |
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