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| | Un jour de réception comme les autres | |
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Invité Invité
| Sujet: Un jour de réception comme les autres Ven 16 Déc - 9:18 | |
| Jour de réception des parents. Amine n’a pas travaillé. Il le sait. Sa mère, effarée, découvre ses résultats. Confuse, honteuse, les reproches dont les professeurs accablent son fils, lui sont insupportables. Les remarques sont faites à voix haute, et les regards désapprobateurs des autres parents, l’humilient davantage. Elle retient ses larmes difficilement. Chaque matière, chaque discussion avec les professeurs de son fils lui semblent être des coups de couteau qu’on lui assène sans pitié. Non seulement son fils n’a pas travaillé, mais sa conduite laisse à désirer. Un professeur va même jusqu’à lui dire qu’il manque totalement d’éducation et que cet enfant est irrémédiablement perdu. Et ce blâme, elle le perçoit comme une sanction personnelle. Sur le chemin du retour, elle n’adresse pas la parole à son fils, mais une fois à la maison, elle lui lance une menace, une promesse : « Ce soir, c’est ton père qui s’occupera de toi ! » Et impuissante, le cœur plein de colère contre son enfant, elle le laisse, traverse la cour et va soulager sa peine chez la voisine. Resté seul Amine se demande comment il va affronter son père. De voir sa mère aussi peinée lui fait mal. Mais avec son père, c’est plus difficile. Il l’entend déjà. Il sait à l’avance quels mots il va lui asséner. Les coups, il n’en a plus peur depuis longtemps. Mais il n’a plus envie d’entendre d’insultes, il n’a plus envie d’être humilié, rabaissé. L’école ne l’intéresse plus. Il n’a que douze ans et il en a assez. Assez de s’ennuyer en classe, assez de cette école qui ressemble à une prison, assez de cet univers qui lui est hermétiquement clos, qu’il refuse, qu’il hait. Dans sa tête, une idée germe : tout semble clair. Aujourd’hui, ce n’est pas lui qui pleurera, ce n’est pas lui qui regrettera. Quelque part , il veut peut être juste faire peur à sa mère. Voir dans les yeux de ses parents qu’il leur est cher, qu’ils l’aiment malgré tout. Alors, sans trop réfléchir, dans une macabre mise en scène, Amine prend une corde, monte sur un jerricane. Il accroche à une poutrelle le lien qu’il enroule autour de son cou frêle d’adolescent. Il entend sa mère qui parle avec la voisine ; elle ne va pas tarder à revenir. Il l’imagine s’élançant vers lui pour le couvrir de baisers, angoissée à l’idée de le perdre. En le voyant ainsi, prêt à mourir, peut être ne pensera-t-elle plus à ce maudit bulletin. Mais, dans un faux mouvement, le jerricane bascule ; Amine les pieds dans le vide, sent la corde se resserrer autour de son cou… Sa mère inconsciente du drame qui se joue, tarde à quitter la voisine. Lorsqu’enfin, elle se décide à rentrer, elle découvre, trop tard, avec horreur, son fils pendu dans la cour. Amine avait à peine douze ans. Et toute la vie devant lui, pour réussir. C’était il ya quatre ans, un jour de réception comme les autres.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un jour de réception comme les autres Ven 16 Déc - 18:59 | |
| Bonsoir OUM ZAKI ,s'il vous plait dites moi que cette histoire est imaginaire car je n'arrive pas à imaginer à quel point cette fin est terrible. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un jour de réception comme les autres Ven 16 Déc - 19:47 | |
| Salam Akimo, contente de vous revoir parmi nous. Hélas, cette histoire n'a rien d'imaginaire. Elle s'est réellement passée. Un élève de notre établissement (Allah yarrahmou) La seule chose de fictive dans ce récit c'est le prénom de l'enfant et l'époque à laquelle cela s'est passé. En fait il y a moins de quatre ans. Cela devrait nous pousser à nous poser des questions que l'on soit parents ou enseignants. Que propose l'école à l'enfant en difficulté scolaire mis à part les blâmes et les avertissements? Nous sommes incapables de donner une chance à ces enfants.Nous ne savons pas le faire. La seule chose que nous faisons c'est de les isoler davantage en les sanctionnant. Nous ne proposons pas d'alternative, pas de solutions. Nous n'avons pour la plupart ni la formation ni la psychologie ni les moyens pour le faire. Alors,nous les regardons sombrer souvent avec indifférence, parfois avec un sentiment d'impuissance ou de fatalité. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Un jour de réception comme les autres Ven 16 Déc - 22:07 | |
| salam
merci Oum Zaki d'avoir ouvert mes yeux.
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Je suis une professeure égoïste !!!!!
je pense à la réaction de l’élève le jour où l’inspecteur vient me voir DONC Je frappe mon élève pour son cahier mal tenu, je gronde mon élève pour la leçon qu’il n’a pas écrite ;je convoque ses parents car il m’a manqué de respect ,je le renvoie car il vient en retard après chaque récréation, je ne l’interroge pas car je suis sûre qu’il n’a pas la bonne réponse, et, et …
Posons-nous les questions suivantes :
Est-ce que nous faisons vraiment notre travail comme il le faut ?
Sommes-nous sûrs que nos élèves comprennent ce que nous leur disons ?alors pourquoi les gronder pour leurs erreurs
Est-ce que nous encourageons vraiment les élèves faibles ?Ah ! nos préférés sont les bons élèves.
Est-ce que nous poussons les élèves faibles à participer ?Ah ! nous n’avons pas le temps de les faire participer car ils nous font perdre notre temps compté.
Parlons franchement ,la qualité de nos élèves est le fruit de notre travail.
merci |
| | | Invité Invité
| Sujet: Un jour de réception comme les autres Sam 17 Déc - 21:20 | |
| Il faut dire qu'il ne suffit pas de prendre une arme et tuer quelqu'un pour porter le nom de tueur ou assassin,mais..., il y a des mots..., des mots durs,très durs,cruels , qui blessent , qui torturent l'âme et la pensée, cette pensée brouillée qui ne cherchera qu'à fuir la douleur et la souffrance pesante, si pesante....en ordonnant la suppression de l'âme pour qu'elle aille trouver refuge ailleurs.......... loin des hommes...... IL Y A DES MOTS QUI TUENT. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Un jour de réception comme les autres. Dim 18 Déc - 20:08 | |
| Bonsoir!
C'est une histoire terrible que vous nous relatez oum_zaki! Espérons seulement que les parents du petit Amine oublient vite cette tragédie, et qu'ils se comportent autrement avec les autres enfants, s'ils en ont.
Ce que vous dites est entièrement vrai; on est souvent impuissants quand on a sous les yeux les résultats décevants et incompréhensibles de son enfant!
C'est vrai aussi quand vous dites que nous ne sommes pas suffisamment outillés et surtout mal formés devant ce genre de situation. Alors, au lieu de discuter, d'accompagner, c'est les coups qui pleuvent, c'est les réprimandes qui se déversent telles des torrents sur le visage frêle de son enfant, qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Et pourtant, on se dit, dans notre for intérieur, que c'est grâce à cette "méthode" de nos défunts parents, aussi primitive qu'elle fut, que nous sommes devenus ce que nous sommes: instruits, avec un travail à la clé. Et on oublie que notre enfant fait partie d'une autre génération, une génération qui trouve "normal" toutes les bêtises qu'il fait et tous le vocabulaire qu'il nous balance à la figure!
Et quand on exige qu'il devienne "coûte" que "coûte" un génie, c'est en réalité notre rêve refoulé qu'on désire réaliser. Et quand le projet de "maman" et de "papa" tombe à l'eau, on devient alors ses tortionnaires. Ainsi, le jour de la réception, les reproches et les humiliations jaillissent du volcan en ébullition, et notre propre enfant en prend plein la gueule! La descente aux enfers pour lui est inéluctable. L'enfant décroche, fugue parfois, et se venge à sa manière, en laissant derrière lui un grand point d'interrogation.
Pourquoi Amine a-t-il franchi l'infranchissable? Quel message voulait-il transmettre à ses parents à travers cet acte "insupportable"?
Que faire et comment faire ce jour-là, si on ne veut pas revivre le drame des parents du petit Amine?
J'ai perdu mon père, il y a quelques jours, et je me souviens très bien des fessées que je recevais lorsque j'avais une mauvaise note; et je me dis, aujourd'hui, qu'il n'avait pas vraiment tort en me rouant de coups, mais… c'était un autre temps!
Merci oum_zaki pour ce sujet qui mérite débat. Les collègues vont certainement donner leur avis, et nous proposer une "recette" pour ne pas tomber dans ce piège de la vie.
Merci encore une fois! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un jour de réception comme les autres Dim 18 Déc - 21:37 | |
| Salam Kikidida, avant toutes choses je tiens à vous présenter toutes mes sincères condoléances pour votre papa. Que Dieu ait son âme et qu'Il l'accueille incha Allah dans Son vaste paradis. C'est à Allah que nous appartenons et c'est vers Allah que nous retournons.
Oui nos parents nous ont élevés à la dure, mais nous n'avons jamais douté de leur amour. Même s'ils n'étaient pas très démonstratifs. De les voir se tuer au travail pour nous faire vivre était la plus grande preuve d'amour. C'est clair, ils voulaient nous voir réussir,mais je n'ai jamais senti cette pression ni de leur part ni de la part de mes enseignants. J'ai un enfant de 6 ans en 1ère année primaire: son enseignante me convoque dès le premier mois (en septembre) pour me faire part de son grand désarroi: Zaki n'écrit pas sur la ligne! Il écrit très gros, et a tendance à décoller comme s'il s'apprêtait à prendre son envol, il oublie qu'il a une interligne entre laquelle il doit emprisonner les lettres! J'ai tenté de rassurer l'enseignante, mais rien à faire . Pour elle c'était une véritable catastrophe, et pour corriger mon fils elle lui donnait des claques, pensant sans doute bien faire! Résultat, à 6 ans, dès les premières semaines de son parcours scolaire, je me retrouve avec un enfant déjà rebuté par l'école. Je vous jure que je n'exagère pas. Elle ne pouvait pas admettre qu'un enfant de 6 ans ait encore du mal à tenir un stylo et à ne pas dévier de la trajectoire imposée! Tout simplement parce que dans la même classe que mon fils, il y avait un autre enfant (Masha Allah) qui écrivait parfaitement. Pour l'enseignante, il était "le critère de réussite" et tous les autres élèves devaient écrire aussi bien que lui. Nous sommes tous responsables: en mettant trop de pression à ces enfants, en les comparant à d'autres qui ont plus de facilités,nous ne faisons qu'accentuer l'écart et à les éloigner davantage de la réussite scolaire. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un jour de réception comme les autres Lun 19 Déc - 15:10 | |
| Tout d’abord kikidida je te présente toutes mes condoléances pour la mort de ton père que Dieu ait pitié de son âme. Salut Oum Zaki, tu as soulevé un sujet qui devrait tous nous préoccuper :
Pour évoluer, l’enfant a autant besoin d’un accompagnement bienveillant que de règles dans lesquelles ils se sent en sécurité. Il lui faut aussi un climat adapté : accueil par un bonjour (sourire) pour être accepté et reconnu en tant que “personne” ; et comme l’école est un lieu pour apprendre à s’exprimer, prendre la parole, être écouté, écouter les autres, se tromper, comprendre, il a droit à l’écoute et à la parole.
Un autre obstacle à l’évolution de l’apprenant est la peur du jugement des autres et le regard que chacun porte sur lui-même c’est pourquoi il faut l’amener à se donner le droit à l’erreur ce qui lui permet d’oser prendre la parole en classe… Il est important aussi que chaque élève puisse parvenir au stade attendu de son développement, selon un parcours progressif, pour construire son autonomie (lorsqu’il accepte l’idée d’avoir besoin des autres et que les autres aient besoin de lui). L’enseignant doit alors veiller à ajuster son attitude, en fonction de cette évolution personnelle. Tout cela est beau mais est- ce que nous faisons ce qu’il faut pour apprendre à apprendre à nos élèves ? À être autonomes, à apprendre selon leur rythme ? Je pense que non. Que faisons- nous en classe ? Nous enseignons à une minorité, dans les meilleurs des cas une dizaine par classe, par paresse, par ignorance, pace qu’ils ont le profil adéquat…etc. De plus, est-ce que nos cours sont réussis ? En termes de comptabilité, NON, puisque 25 élèves sur 40 n’ont rien appris. Autre chose un peu personnelle : mon fils cadet déteste le français et ne veut pas en entendre parler parce qu’il a eu comme enseignante au primaire une dame qui le lui a fait détester( les punitions corporelles, les railleries et j’en passe, jusqu’à ce que j’aille lui dire deux mots mais c’était trop tard le mal est fait) Conclusion : ce qu’il faut c’est de repérer et d’analyser les difficultés de nos apprenants (de la majorité) et de s’en occuper à longueur d’année car nous sommes payés pour enseigner à une classe pas à une dizaine d’élèves par classe. Comment repérer la difficulté chez un élève ? je pense que c’est à l’enseignant de répondre à ceci : Une première description de la situation : - Qu’est-ce qui vous préoccupe chez cet élève ? - Qu’est-ce qui vous pose problème ? - A votre avis, de quelle(s) difficulté(s) s’agit-il ? - Quelles sont les compétences de cet élève ?
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| | | Invité Invité
| Sujet: Un jour de réception comme les autres. Lun 19 Déc - 21:57 | |
| Bonsoir! Merci mon ami lahmar, merci à oum-zaki, merci à Zohair et merci à tigresse de votre compassion. En voyant mon père sur son lit de mort, sur ce bout de planche sur laquelle on allait procéder aux ablutions, je me suis senti très très mal. Je le regardais; lui, (orphelin à l'âge de cinq ans et garçon unique), qui a souffert pour moi, pour mes frères et sœurs afin qu'on devienne des hommes et des femmes, et je me suis souvenu des paroles qu'ils me susurraient, presque, à l'oreille lorsque j'étais devenu adolescent: Celui qui est instruit, on l'appelle SI FLEN! Et les souvenirs s'enchainaient jusqu'au point où je me suis rendu compte que je n'ai jamais pu l'approcher d'aussi près. Je me suis mis à le laver délicatement, le torse, la tête, les bras et les jambes sous les instructions d'un Imam, alors que je n'ai pas pu le faire de son vivant. (Il était alité depuis l'année 2000, suite à l'amputation d'une jambe) J'aurai aimé le faire lorsqu'il respirait encore, mais pudique, il ne m'a jamais laissé faire! Il était sévère et il avait toutes les raisons de s'emporter, de sévir. Et c'est grâce, entre-autre, à ses paroles, à ses fessées que nous sommes devenus, mes frères, mes sœurs et moi des gens biens. Je n'oublie pas pour autant mes instituteurs du primaire, qui, sans leurs sacrifices, durs soient-ils envers nous, je serai devenu quelqu'un d'autre, sans aucune ambition, sans aucun bagage, peut être! (mon père avait 94 ans) Mon dernier qui est en première année moyenne a été giflé à deux reprises par son professeur de français, alors que la majorité de ses élèves ont eu droit à deux coups de bâtons sur les mains. En rentrant chez moi, cet après-midi-là, dida (youcef), mon garçon me relata ce qui s'était passé. Et il a juré de ne plus remettre les pieds à l'école! Dida bégaie depuis sa naissance. Je me suis emporté au point où je suis allé la voir illico-presto pour qu'elle m'explique, qu'elle me dise le pourquoi de cette discrimination. Heureusement pour elle, elle n'y était pas. Le lendemain, mon épouse est allée expliquer à cette demoiselle que notre fils a déjà un handicap et en plus des deux gifles qu'il a reçues alors que les autres ont été puni autrement. La demoiselle s'est excusée, mais elle ne savait pas que ce qu'elle avait fait peut porter préjudice à l'épanouissement normal de mon gamin. Elle lui a expliquée qu'il faudrait l'accompagner autrement si elle veut gagner son estime. Et depuis tout baigne, dida a repris confiance, et son professeur a changé de comportement. Nous n'avons pas ce doigté, cette manière d'agir autrement que par des coups, des gifles et des réprimandes. Nous sommes coincés entre ce que nos parents nous ont appris, dur fut-il leur apprentissage, et cette autre génération de gamins, de bouts de choux et d'ados qui peuplent nos classes avec leur mentalité et avec leur vision de la vie. Merci ! |
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