Chez nous, le bonheur est imaginé comme un mouvement éolien. Il se diffuse sans heurt, délestant le corps et l'âme des charges qui les accablent. Cet état d'apesanteur est également figuré comme un galop au ralenti, se déployant harmonieusement dans l'espace. Il équivaut à l'étape d'achèvement du parcours que tout être accomplit, selon la cosmologie touarègue, une ascension qui conduit, au terme de nombreuses épreuves, à la fusion avec les flux cosmiques. Le bonheur est ainsi envisagé comme un état qui permet de " dépasser l'horizon ", de se libérer des contingences, de s'élever pour se fondre dans le mouvement universel.