الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية
وزارة التربيــــة الوطنيــــة
مديريـة التربيــة لولايـة الطارف
ثانويــــــة زريــــــزر
المستــوى: 3 année
المـــادة: Français Evaluation sommative n°01
السنـة الدراسيــة: 2010/2011 الشعبــــة : Lettres
الأستــــاذ: Adjal
المـــدة: 2 heures
Témoin Zohra DRIF
"J'ai posé des bombes dans les cafés pieds-noirs"
" Jeune fille, j’étais surtout nourrie de littérature, d’histoire. J'avais dévoré la condition humaine de Malraux. Mon père était cadi, descendant d'une grande famille. Il possédait au sens plein la double culture, arabe et française. J'étais petite, blonde, j'avais mené jusqu'alors la vie d'une Européenne. Interne dés l'âge de 10 ans au lycée Fromentin, le lycée de la bonne société européenne. Le 1er novembre 1954, j'étais en vacances à Tiaret, ma ville natale, après une année de droit, chose exceptionnelle pour une Algérienne. Le moment le plus le plus important de la journée, c'était l'arrivée du car de Blida qui amenait les journaux. Ce jour là mon frère a presque défoncé la porte en hurlant : "ça y est, ça explose." C'était : la lutte contre l'occupation française.
A partir de ce moment, je n'ai plus souhaité qu'une chose : devenir le Tchen de Malraux. Je cherchais un contact, je voulais être intégrée dans les groupes armés en ville parce que j'avais le type européen. Je connaissais les Français, je fonctionnais comme eux, et je pouvais être plus efficace au maquis. C'est le frère d'une amie, qui m'a mise en contact avec " l'organisation" en 1955 .
En 1956 je rejoins le groupe de la Casbah qui porte la terreur dans la ville européenne. La première fois que j’ai pénétré dans la Casbah, j’étais guidée par Djamila Bouhired.
Un jour, nous avons lu qu'il y avait un film sur la résistance française, alors nous avons été dans un cinéma du centre. Quelle imprudence ! Au retour, nous avons descendu la rue d'Isly. On n'imaginé pas combien Alger était gaie à l'époque. C'était l'été, les filles étaient bronzées, il y avait des bals partout. Mais quand nous sommes arrivées à l'entrée de la casbah, c'était un silence de deuil. Peu de temps avant, une bombe européenne avait sauté en pleine nuit rue Thèbes. Quand nous sommes arrivées dans notre planque, Djamila s'est mise à pleurer de rage en disant :
" Les S…, les pourris, même si c'est la guerre, ils vivent !"
C'est sans doute à cause de cette rage, de l'audace de la jeunesse, de ma conviction absolue qu'il fallait le faire que j'ai posé les premières bombes dans les cafés chics de la jeunesse pieds-noirs. Nous n'avions pas le choix. Pour nous les véritables adversaires, c'étaient les pieds-noirs pour lesquels on nous bombardait, on nous torturait .Nos moyens étaient dérisoires, les bombes étaient énormes , elles étaient dans des boites en bois. Nous toutes, nous étions des filles, on a joué là -dessus, on les mettait dans des sacs de plage, on était jeunes, minces, habillées au goût du jour. Nous avons passé comme ça les barrages qui bouclaient la ville arabe."
Propos recueillis par chania moufok ,
journaliste à Alger
Cadi : magistrat musulman qui remplit des fonctions civiles, Judiciaires et religieuses
Tchen: le héros révolutionnaire et fanatique dans la condition Humaine (un roman d'André Malraux )
Questions
1- compréhension (13pts)
1- A l’aide de la liste des mots proposée complétez l’énoncé ci-dessous : un témoin / une journaliste/ une historienne/ européenne/ rapporte/ raconte.
L’auteur du texte est …………………qui ………………les propos d’…………….en période coloniale
2-Parmi ces expressions relevez celles qui renvoient à la condition sociale de la narratrice .
-Mon père était cadi, descendant d’une grande famille .(double culture)
-Nos moyens étaient dérisoires .
-Interne dés l'âge de 10 ans au lycée Fromentin
-Au retour, nous avons descendu la rue d'Isly.
-après une année de droit, chose exceptionnelle pour une algérienne
3- A qui la narratrice voulait-elle ressembler ? Pourquoi ?
4- Complétez le tableau suivant :
Dates Evènements vécus par le narrateur (phrases nominales)
……………………..
1955
1956 La lutte contre l'occupation française
……………………………….
…………………………….
5- Pourquoi la narratrice pensait elle être efficace dans les rang de l’armée ?
6-" J'ai posé des bombes dans les cafés pieds- noirs", quelles étaient les véritables causes de cet acte ?
7- « Nous n'avions pas le choix »: dans cette expression la narratrice exprime:
-Un regret,- une obligation – une négation – un refus.
Choisissez la bonne réponse.
8- Suite aux descriptions relevées dans le texte complétez le tableau ci-dessous
La rue d’Isly La casbah
• •
9-C'est sans doute à cause de cette rage.
- Réécrivez cette phrase en supprimant la modalisation( manière objective.)
10-on nous torturait.
A qui renvoie chacun des pronoms soulignés.
II)Expression écrite 7pts: Bien lire la consigne et faites attention à la typographie du texte. (bien présenter vos paragraphes)
Au choix
1) Sujet n°1 : Faites le compte rendu objectif de ce texte.
2) Sujet n°2 :
Le déclenchement de la guerre d’Algérie fut le premier pas vers la liberté.
A l’occasion de la commémoration du premier novembre, date de l’insurrection, votre professeur vous demande de rédiger un texte d’une vingtaine de lignes pour informer vos camarades de première année sur :
• Les raisons qui ont poussé le peuple se révolter
• Leurs conditions de vie.
• Leur stratégie choisie.
En rédigeant le texte veillez à la :
• Cohérence(la clarté) du texte
• L’ordre chronologique.
• Le temps des verbes.
• Objectivité/ subjectivité .
• Introduction de témoignages ( 1 à 2 )
Ecrivez en une vingtaine de lignes pour présenter les raisons profondes qui ont poussé les algériens à la révolution. Introduisez au moins un témoignage dans votre paragraphe.