A quoi ça sert l'école?
Que devrait pouvoir offrir l'école à nos enfants?
Nous assistons aujourd'hui à un paradoxe des plus étonnants.
D'un côté, de nouvelles approches, une pédagogie moderne, réfléchie, axée sur la compétence. La Compétence! ce mot magique!
De l'autre, un système qui ne veut pas dire son nom. Un système éducatif plus proche du système carcéral que du système éducatif.
Et entre les deux, des élèves qui s'ennuient à en mourir, qui n'éprouvent ni l'envie, ni la motivation, ni le bonheur d'apprendre.
Et entre les deux des enseignants écartelés entre deux mondes parallèles et si contradictoires.
Des méthodes modernes,des contenus attrayants et... des réflexes ancestraux, archaïques. Ces réflexes ne sont que le résultat d'un conditionnement hérité et transmissible.
Tout désir d'initiative étant automatiquement contré et étouffé dans l'œuf,il ne reste plus aux malheureux éducateurs que nous sommes qu'une solution: nous contenter d'appliquer, de suivre la seule et unique ligne tracée .
Tant pis si le chemin est balisé, morne, sans intérêt,voire même aride et stérile; l'essentiel étant de rester bête et discipliné et de ne pas s'attirer les foudres de ses supérieurs!
Tant pis si l'autre chemin qu'on aurait bien voulu emprunter était bordé de fleurs et qu'on y aurait entraîné avec bonheur et curiosité ceux qu'on appelle si joliment les apprenants.
Tant pis s'ils s'ennuient à l'école, tant pis s'ils y viennent sans plaisir, tant pis pour eux: la porte de sortie leur est grande ouverte!
Celle du succès sera réservée à ceux qui auront intégré cette idée absurde: l'école c'est pas fait pour s'amuser!
J'ai envie de crier : NON! STOP! ASSEZ! Pour moi ce devrait être le premier lieu d'épanouissement, le premier pas vers la découverte, le premier regard sur la société, les premières bases jetées de la personnalité.
Si l'on veut changer quelque chose dans ce pays, si on espère faire de la génération qui vient un espoir pour cette nation, ce ne sont pas les programmes qu'il faut changer, ce ne sont pas seulement les méthodes qu'il faut importer c'est aussi tout le comportement qui va avec.
Qu'on cesse de nous berner et de nous faire croire que nous œuvrons dans un sens, alors que pieds et poings liés nous assistons impuissants à notre propre asphyxie.
OUM-ZAKI