Bonjour à tous!
Faire la classe n'est as chose facile et surtout lorsqu'on le fait pour la première fois, je vous invite à lire cet article.
Certaines écoles établissent la rentrée des enseignants plusieurs jours avant la rentrée scolaire. Cette sage politique permet non seulement aux « anciens » de reprendre leurs marques, d’affiner les objectifs pour certaines classes voire pour certains publics, mais aussi d’intégrer les nouveaux enseignants en les familiarisant à l’établissement, aux équipes pédagogiques, au langage et à la compréhension des programmes de référentiels…
L’existence d’un réel tutorat, ce qui paraît indispensable pour quelques mois, vise au cadrage et à la mise en place d’une stratégie de progression pour le nouvel arrivant. Si une rentrée scolaire est toujours un moment d’intense activité pour tout le monde, le tuteur doit pourtant savoir donner de son temps pour aider à l’intégration d’un nouveau collègue.
Force est de constater que trop d’établissements laissent livrés à eux-mêmes les nouveaux enseignants qui, après une brève mise au point, se retrouvent seuls, livrés en pâture aux élèves, en l’espace d’une journée. Leurs « collègues », sous prétexte de manque de temps ou qu’ils ne sont pas payés pour ça, ne les aident pas pour faire un point régulier et fournir les conseils nécessaires à leur progression.
La nécessaire confrontation à la réalité avant mise au point et recadrage
Or, l'expérience prouve que la confrontation au terrain est un préalable nécessaire à toute politique de formation pédagogique.
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Compréhension des publics, fonctionnement d’un groupe, attitudes et manière de s’exprimer, conduites de groupe, rythmes de travail et progressions à mettre en œuvre, alternance sous toutes ses formes et affinement du ruban pédagogique dans la discipline concernée sont des éléments qui n’ont de sens que si l’on a réellement pu travailler concrètement avec des publics durant quelques temps. (lire à ce sujet les articles de D. Dancoisne sur la gestuelle ici, ici, ici et là)
Pas question de dire que la pédagogie s’apprend seulement sur le tas, mais sa compréhension prend tout son sens quand, avec l’exemple concret des classes enseignées, il faut résoudre des problèmes vécus ou comprendre des situations qui se visualisent et se transposent aux jeunes que l’on gère au quotidien.
Des équipes pédagogiques qui ont souci d’effectuer des points réguliers avec les nouveaux formateurs et apportent par l’exemple ou le conseil des réponses aux questions que ces derniers se posent sont de véritables soutiens efficaces, autrement plus formateurs que des stages préalables, plus ou moins théoriques.
Mais des formations courtes et ciblées doivent compléter ce processus d’apprentissage.
Jeune enseignant, un être humain devant d’autres êtres humains
Un enseignant, un formateur est avant tout un être humain avec d’autres êtres humains. La particularité première de ce métier est que l’on ne travaille pas avec des machines. Il ne faut JAMAIS oublier cela de toute sa carrière. Le système scolaire induit suffisamment d’automatismes et d’obligations sans en ajouter au sein du cercle confiné de la classe.
Les jeunes, face à nous, nous observent dans les moindres détails. La tenue, la coiffure, la gestuelle*, la manière de s’exprimer, tout, absolument tout y passe . Nous voilà épluché, décortiqué, analysé, critiqué, dénudé. Ils sont à la recherche des pellicules dans les cheveux, de la braguette ouverte, de la mauvaise haleine, de la tâche ou du trou dans le pantalon, du lacet dénoué, du mot répété dix fois, du rougissement, du blêmissement, du regard détourné, du contenu de cours mal maîtrisé. Vicieux et pervers ? Non, juste comme ce que nous étions à leur âge.
Alors… que faire ? Être un homme, une femme, tout simplement. Et si la braguette est bien entrouverte, il vaut surement mieux en sourire avec eux que de s’énerver d’une agitation passagère. La discipline est d’abord affaire de personne, quoique l’on puisse apprendre en formation. Établir des relations d’humain à humains est fondamental.
Se refugier derrière la seule autorité que confèrerait le statut d’enseignant est une stratégie souvent vouée à l’échec.
Le stress de la première rentrée… les stress de toutes les rentrées
Il est évident qu’au long de la carrière nous vieillissons quand, dans le même temps, le public reste toujours jeune, effrontément jeune !!!
Le stress de la première rentrée est particulier, il est vrai, parfois réitéré l’année suivante si la première ne fut pas bonne. Mais, au bout de deux à cinq ans, certain d’avoir compris les mécanismes de l’enseignement et persuadé d’être devenu un super prof, on se retrouve subitement confronté à un groupe qui ne fonctionne pas. Rien de ce que l’on croyait acquit n’a d’emprise. Il faut analyser, réinventer, repenser, se remettre en question, innover…
Alors le stress sera désormais au rendez-vous, à vie, à chaque rentrée, malgré les airs assurés de ceux qui laisseraient croire que pour eux, pas de problèmes !
Même après vingt ans de pratique les surprises sont toujours au rendez-vous.
C’est le plaisir de ce métier, finalement, où l’on découvre la nature humaine, l’évolution des jeunes et de la société, les adultes aussi (collègues, parents, maîtres de stages, partenaires) et bien sur, surtout, nous-mêmes.
Une nouvelle enseignante témoignait avec justesse et sensibilité sur sa nouvelle rentrée en Lycée public, aux informations nationales de la troisième chaine lors de la rentrée 2010 : « Stage pédagogique ou pas, le stress y est quand même, car il y a une sacrée marge entre la théorie et la pratique. Se retrouver devant une classe pour de bon, c’est autre chose ».
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Mer 6 Mar - 21:53 par 
