Ton cœur s’est-il usé, ma mère ?Je n’ose devant tes yeux froids,
T’adresser l’ardente prière
De m’embrasser, comme autrefois.
Je n’ose, te sachant aigris
Par les ans et la pauvreté,
Te raconter la rêverie
De l’enfant que je suis resté.
Je voudrais pour quelques minutes,
Poser mon front sur tes genoux
Et m’y reposer de mes luttes
En un ressouvenir très doux.
Je me croirai encore à l’âge
Des papillons blancs et des fleurs.
Je croirais qu’ayant été sage,
Je m’endors en tes bras berceurs.
J’ai tant besoin d’une caresse,
D’un mot qui me console un peu.
Si je perds aussi ta tendresse,
Que ferai-je sous le ciel bleu ?
Rends-moi l’illusion propice
Egrène-moi tes vieux récits.
Je crois aux contes de nourrice.
Lorsque c’est toi qui me les dis.
MARIO SCALESI
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