Des poètes connus comme Francis Ponge, Charles Baudelaire, Guillaume Apollinaire ou encore Paul Verlaine, pour n’en citer que quelques uns, ont célébré l’eau dans leurs poèmes. En voici quelques exemples :
Marine
L’océan sonore
Palpite sous l’œil
De la lune en deuil
Et palpite encore,
Tandis qu’un éclair
Brutal et sinistre
Fend le ciel de bistre
D’un long zigzag clair,
Et que chaque lame
En bonds convulsifs
Le long des récifs
Va, vient, luit et clame,
Et qu’au firmament,
Où l’ouragan erre,
Rugit le tonnerre
Formidablement.
Paul Verlaine
Le pont Mirabeau
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
L’amour s’en va comme cette EAU courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Guillaume Apollinaire
L’eau est un élément que l’on retrouve aussi dans « Un barrage contre le pacifique » de Marguerite Duras, nous pouvons constater que l’élément y est partout présent : l’action se déroule souvent au bord de la mer où les marées hautes et basses sont précisées. Ce roman raconte l’histoire d’un veuve malade qui vit avec ses deux enfants, dans le sud de l’Indochine française, Marguerite Duras nous présente l’Indochine du vice et de la dérive, on y découvre la pauvreté subite par les personnages.
La vieille femme, ignorante des coutumes coloniales qui nécessitent d’avoir recours à des pots de vins, a investi toutes ses économies dans une concession incultivable que les grandes marées du Pacifique inondent régulièrement. Elle décide donc de construire, avec l’aide des paysans de la région, un barrage afin de contenir les grandes marées et empêcher la destruction de ses champs…
Voici quelques citations issues du livre de Marguerite Duras qui font référence à l’eau:
« Il est vrai que la mer ne montait pas à la même hauteur chaque année. Mais elle montait toujours suffisamment pour brûler tout, directement ou par infiltration. »
« A travers l’eau pure du diamant l’avenir s’étalait en effet, étincelant. On y entrait, un peu aveuglé, étourdi. »
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