Ecole algérienne …Rien ne va plus !
Echecs scolaires, démotivation, violence, absence de discipline, malaise des enseignants…l’école algérienne se porte très mal !
A l’heure, où le monde prend son envole, à l’ère des technologies de pointe ,de l’internet et des multimédias, il est déplorable de constater, hormis quelques tableaux magnétiques ici et là, et autant d’appareils de climatisation, que l’école algérienne n’a pas évolué d’un iota , pire encore , elle enregistre de jour en jour de plates défaites, tant sur le plan du rendement scolaire, et je ne parle pas de chiffres, mais de niveau ; que sur le plan de la discipline.
S’il est vrai qu’en langage quantitatif, les taux de réussite sont de plus en plus élevés, on ne peut pas en dire autant sur le plan qualitatif. En effet, pour justifier la réussite des réformes, on n’hésite pas à placer nos enfants, dans le presse purée, qui au terme d’une scolarité de douze ans, se trouvent dans les trois quarts des cas, lourdement handicapés par un niveau intellectuel déplorable avec lequel ils peinent à poursuivre adéquatement leurs études supérieures…dès lors, les décrochages deviennent fréquents , ceux qui n’arrivent pas à suivre se retrouvent au bord du chemin, et ceux qui s’accrochent se trouvent orientés vers des filières qu’ils n’ont pas choisies et qui ne répondent ni à leurs attentes, ni à leurs compétences .C’est dans ce nid d’incertitude que naissent alors, la démotivation et la violence ,plaçant l’enseignant dans un profond malaise.
Il est donc nécessaire, voire crucial, de se poser la question de savoir, pourquoi ces réformes ne donnent pas les résultats escomptés ? Pourquoi l’école actuelle se trouve-t-elle incapable d’éveiller la curiosité de son public, de lui donner envie d’apprendre et de développer en lui d’autres compétences ? Quel mérite aurait cette école, qui ne réussirait qu’avec les bons élèves ? Pourquoi les enseignants ont-ils de plus en plus de mal à exercer leur métier et leur autorité, et à prendre efficacement en charge des élèves très divers, pour qui l’école ne fait pas toujours sens ?
Dès lors que l’on n’arrive plus à réduire l’échec scolaire, que l’on a de moins en moins de prise sur l’élève, que l’on n’arrive plus à lui donner envie d’apprendre ou d’aller à l’école, dès lors que l’enseignant trouve de plus en plus de difficultés à exercer son métier ; il serait temps de tirer la sonnette d’alarme pour éveiller les consciences afin d’envisager une refonte totale de notre système scolaire, dans le fond et dans la forme.
Certes les programmes ont été revisités, voire revus dans leur intégralité, toutefois , aucun socle n’a été mis en place , ni en amont ni en aval , d’abord dans la formation des enseignants aux nouvelles approches, puis sur le facteur temps, puisqu’on continue à infliger à l’élève des journées de classe longues, un saucissonnage des temps de cours , et des programmes denses et répétitifs ; l’évaluation quant à elle reste subjective tant qu’on n’a pas envisagé une sérieuse étude docimologique des résultats des examens, et tant qu’on ne cesse pas de vouloir contenter les humeurs en supprimant subjectivement des pans entiers des programmes sous prétexte de les alléger.
Il est clair, que notre école aujourd’hui, est totalement inadaptée à l’époque que nous vivons et à l’élève que nous avons, à l’élève que nous avons façonné au fil des ans ; au nom de la liberté de penser et de s’exprimer, au nom d’une démocratie dite ; pragmatique, au nom d’un égalitarisme qui ne doivent pas être de mise chez un apprenant qui doit venir apprendre à l’école , pour apprendre et non exercer son autocratie, n’en déplaise aux modernistes qui veulent noyer l’acte d’enseigner et l’aptitude d’apprendre dans la mare d’une pseudo liberté prônant la citoyenneté de l’enfant avant même de lui avoir donné les moyens intellectuels de l’exercer ; et ces moyens ne peuvent être mis en place qu’à l’aide de rigorisme, somme toute traditionnel, et suranné, mais tellement efficace. Pour illustrer mon idée, je reprendrai ici une citation de Platon : « La démocratie fait place à la tyrannie quand la liberté devient licence, quand l’égalitarisme devient doctrine. Parents et enfants, maîtres et élèves, vieux et jeunes :tous sont égaux. Le père craint le fils et le fils n’a plus de respect pour ses parents. Le maître craint les élèves, les flatte et les élèves méprisent leurs maîtres. En fin de compte, les citoyens ne tolèrent plus aucune forme d’autorité ni de loi. Ils ne tolèrent plus de maître. C’est ainsi que se prépare la tyrannie. L’excès de liberté conduit aux excès de l’esclavage, et plus grande a été la liberté, plus grand est l’esclavage. »
Nous n’avons pas l’air de comprendre que l’absence de cet enseignement traditionnel par sa rigueur et non par ses moyen (il ne s’agit nullement de rester dans les vagissements d’un savoir primitif) ; plonge l’enfant dans une situation des plus inconfortables, car justement ne jouissant d’aucune référence valable qui lui servirait de rampe, ni d’outils nécessaires pour se situer et accéder au savoir, qu’il viendrait acquérir à l’école.
Il serait temps de bouleverser tout cela si on veut sauver cette institution qui est entrain de sombrer, emportant avec elle tout l’avenir du pays.
Les solutions pour faire acquérir à l’enfant le savoir essentiel, par opposition au savoir accessoire ; existent ; mais elles doivent être étudiées par tous les acteurs de notre école et à leur tête l’enseignant, qui doit être au cœur des réformes, et non un exécutant obtus. manouch(ryma)