Les fables de Fialyne
La cigale, la fourmi et le juge
Par le regard de l'homme, agacée
La cigale décidée s'en va fort irritée
Se plaindre auprès d'un juge sage:
Que vous arrive-t'il donc fille des Dieux
Pour venir tremblante dans ces lieux?
"Voyez mon cher maître de justice
Ce que les mots doux et très amers
Tissés sur les nuages, l'air et la mer
Ont fait de moi : une pauvre cigale,
Un être vivant de paresse sans égale.
Je n'accepte de l'homme son insinuation,
De me nourrir des labeurs des fourmis,
N'ayant ni travail ni efforts fournis.
J'ai été larve et j'ai beaucoup appris
Maintenant que j'ai grandi, seule je creuse
Faisant couler la sève pour moi et les fourmis
Le juge connu pour sa loyauté se leva et dit:
"Sachez messieurs et mesdames que la cigale
En plus de laborieuse est enchanteresse
Egaye tout l'été, sur l'arbre une déesse
Veuillez dorénavant apprendre à vos enfants
Qu'aux provisions d'autrui une cigale ne prétend
Et si sur les arbres chante et fait de son mieux
C’est qu'elle sait bien qu'à la fin de l'été
Elle glissera doucement de l'arbre, éreintée
Pour rejoindre son autre monde dans les cieux".
Il faut savoir faire attention dans la vie
Ne pas confondre les bons des faux amis
Qui pour la moindre information
Détruisent votre vie et votre réputation
Fialyne le 23/05/2008
L'âne et le paradis
Un vieux baudet ayant tellement travaillé
Fut mis en retraite et dans l’écurie, il se retira.
Mais au fil du temps, son corps ne résista.
Il faiblit si bien que les anges vinrent satisfaire
Son âme qu’il rendit doucement sans braire.
Au Seigneur, les anges firent l’éloge de l’âne
Doux et docile et à ses maîtres obéissant
Sur la terre, un bon travailleur non exigeant.
A une autre réunion les anges furent rappelés
Ainsi tous agréèrent le verdict à l’unanimité
Le paradis éternel à l’animal tant il le méritait.
Mais voilà que ce dernier se mit à sangloter :
« Mais pourquoi donc pleures-tu gentil baudet
Lui confie un ange de ses larmes fort touché,
Notre décision est vraie, ce n’est pas un leurre »
« Jamais, dit-il, je ne pus trouver le bonheur
Car les gamins du village espiègles et rieurs
M’ennuyaient et toujours me taquinaient
Que ma vie devint infernale et sans saveur.
Pardonnez-moi si à mon corps défendant,
Je refuse d’aller là où se trouvent les enfants »
Fialyne le 22/05/2008