Argumentation : la concession
Celui qui soutient une thèse peut, dans une certaine mesure, sur certains points, accepter la thèse de l’adversaire : il s’agit alors d’une concession, marquée dans le texte par des connecteurs tels que certes – bien sûr – il est vrai que – si – sans doute – d’accord. La fin du passage concédé est marquées par la réfutation qui commence par un connecteur tel que mais – pourtant – cependant – néanmoins.
Texte 1
J’ai entendu rappeler à de jeunes lauréats du Concours général qu’ils devaient leur succès à la chance – celle des dons ou celle de l’environnement. De telles formules sont déprimantes et surtout injustes. Certes, il faut là comme partout des conditions premières, à commencer par la santé et un milieu familial propice – c’est-à-dire qui ait, non pas de l’argent, mais le respect du travail. De même, il faut avoir la santé pour jouer au tennis, et des parents qui vous aient donné l’idée du jeu et permis de commencer tôt. Pourtant, cela ne suffit pas. Et les petites écolières. Je peux vous le dire, ne sauraient réussir qu’en travaillant.
Jacqueline de Romilly
Texte 2
Aujourd’hui, nous sommes entrés dans l’époque de la culture de masse, de la culture présente dans tous les foyers grâce à la télévision et à l’informatique. Mais si ces appareils sont porteurs de création, s’ils ont enrichi notre patrimoine de films de télévision et de cinéma qui n’ont rien à envier aux chefs d’œuvre des autres arts, ils sont avant tout des moyens de diffusion ; cela signifie que, pour l’essentiel, les sources de la culture sont ailleurs qu’en eux : dans les sciences, dans la littérature, dans les arts, dans l’Histoire, pour l’exploration de la condition humaine, et dans la vie sociale pour l’ensemble des pratiques culturelles. La culture étant l’effort de l’homme pour comprendre le monde et s’adapter à lui, l’audiovisuel est le témoignage offert à tous de cet effort. Mais cette offre ne constitue pas à elle seule un accès à la culture : elle est un pas de géant qui ne débouche sur rien s’il n’y a pas apprentissage préalable ou concomitant. C’est la raison pour laquelle il faut se résigner à accepter le fait que la télévision par elle-même ne changera jamais dans des proportions importantes le niveau de culture des téléspectateurs.
G. Montassier